Le démon rieur

13/05/2014 07:02

Michael avait à peine 15 ans quand c'est arrivé. C'était un
garçon si souriant, si heureux, mais toute cette joie cachait forcément quelque
chose.
Ce jour-là, rien ne semblait signaler quelque chose d'étrange. Il prit
son petit déjeuner et parla un peu avec sa mère, avant de prendre son père dans
les bras et de partir en cours. Ce n'était pas un garçon très populaire, il
était très timide et portait de grosses lunettes, on le traitait souvent de
caniche à cause de ses cheveux frisés mais il le prenait avec humour. Mais cette
journée n'était pas si ordinaire finalement.
Marc, la grosse brute de sa
classe, le prit à part avec sa bande, et le menaça avec un couteau. Il lui dit
de lui donner tout son argent et de n'en parler à personne, sinon il le tuerait.
N'étant pas un garçon très fort ou courageux, il s'y résigna. C'est ainsi que
tout commença...
Jour après jour, cette petite enflure le rackettait, et
jour après jour, le psychisme de Michael se dégradait... Oh, je vous ai précisé
que depuis ce jour-là, il commençait à imaginer les multiples façons de tuer
Marc ? Malgré tout cela, il continuait de sourire, un sourire forcé, un sourire
qui serait bientôt son symbole...
Un jour, Michael fut las de cette
tyrannie et décida de faire payer ce petit enfoiré tout ce qu'il avait fait. En
plein milieu de la nuit, il descendit dans la cuisine, prit deux couteaux et
sortit de chez lui, sourire aux lèvres. Déambulant dans la nuit il avait son
plan bien en tête, il comptait profiter de l'absence des parents de Marc pour se
faufiler à l'intérieur. Ah oui, je ne vous avais pas dit qu'il traquait son
bourreau depuis plusieurs mois ? Il savait tout sur lui, il connaissait toutes
ses habitudes, toutes ses manies, tous ses tics. Il savait très bien que cet
abruti ne fermait jamais la fenêtre pour s'enfuir si quelqu'un venait le tuer.
Quelle ironie...

Ainsi, il grimpa sur l'arbre qui était proche de la
chambre de Marc, y pénétra doucement, mais ne fit rien... Il savourait ce moment,
il attendait que cette «brute » se lève et qu'elle le remarque, qu'elle remarque
son sourire de démon, qu'elle comprenne que la mort avait sonné. Vers 00h30,
Marc, assoiffé, ouvrit les yeux, Michael pouvait passer à l'acte. Il planta
rapidement son couteau dans la gorge de Marc, et se servit du deuxième pour le
lui planter dans le cœur. Assis près du corps, il se sentait apaisé, ne perdant
en rien son sourire, il se servit du sang du cadavre pour dessiner un sourire
sur le mur et il écrivit un message sur le carnet qui était sur le bureau :
 

Tu m'es enfin sympathique, Marc ! Sache que maintenant que je souris pour de vrai, je ne compte pas m'arrêter, je me suis toujours demandé pourquoi tu étais si sérieux, je ne le saurai jamais apparemment. Mais vous savez, comme l'a dit un grand homme, vous n'avez encore rien vu. À tous ceux qui m'ont tourmenté, ne dormez plus, ne vivez plus, craignez seulement le démon rieur.Vous vous demandez comment je connais cette histoire hein ?   Disons que je connais bien Michael. Rassurez-vous, il est mort, mais j'espère pour vous ne jamais m'avoir provoqué, car qui sait ? Le démon rieur viendra peut être vous voir ?