La lumière des ténèbres
Bon... Je ne sais pas si écrire cela ici arrangera les choses, mais tant qu'à
faire, autant laisser une trace. Je deviens fou. Je pense même au pire... J'en
peux plus, je veux tout arrêter là !
Tout commença un jour banal, 'fin,
une soirée entre autre. Oui, car la journée se déroula comme d'habitude,
parfaitement. Je suis heureux avec ma petite amie. Jusqu'à maintenant aucune
journée n'était désagréable ou quoique ce soit. Bref là n'est pas la
question.
Le soir venu, je montai dans ma chambre car je devais éteindre
l'ordi, ma mère m'obligeant à aller dormir tôt vu que le lendemain, je dois
aller en cours. Il est donc 22h30 environ, il fait très sombre en cette saison.
Et plutôt clair la journée. Une pluie très calme et fine tombe
dehors.
Quelques jours plus tôt, j'avais envie de nouveau dans ma chambre,
changer la tapisserie etc., j'avais opté pour faire deux pans de murs rouges, et
ce d'en face en gris. Cela rendrait, et ça rend, très bien.
Par la même
occasion, j'ai demandé à ma mère de changer les rideaux pour suivre avec les
nouvelles teintes. Donc, ma fenêtre me laissait absolument tout voir avec
perfection au dehors. Je regrette désormais ça.
La fenêtre de ma chambre
donne face à notre ruelle ( la grand-route se trouvant derrière ), et aussi à
une dense forêt, qui descend un peu, genre une fosse immense. Quand j'étais
petit je jouais souvent avec des amis là-bas, qu'est-ce qu'on a pu s'éclater
dans cet endroit qu'on appelait « Le trou ». Alala...
Notre ruelle justement,
est éclairée par des lampadaires à la lumière orange. Or la lumière à un
diamètre d'à peu près... 10 mètres. Ça fait donc un espace éclairé comme on le
trouverait dans les films d'épouvantes, pour attirer le regard du spectateur,
qui pourrait être témoin du festin d'un zombie, ou une autre scène glauque du
genre.
Revenons au soir dont je parlais en premier, même si mon PC était
éteint, moi et ma Laura continuions de parler un peu par SMS. Je lui avais
envoyé en MMS une photo du lampadaire en face de chez moi, vu de ma fenêtre, en
lui disant qu'il me faisait peur, que j'avais l'impression qu'une aura ... ''
Maléfique '' se dégageait de cet endroit précis.
Elle me rassura en me disant
que je me fais trop d'idées, et que c'est peut-être à cause de mon style, étant
un Metalleux plutôt sombre, il arrive des fois que certaines musiques sont
vraiment malsaines etc., je me suis dis qu'elle avait raison. J'étais fatigué
aussi.
Je voulais me jeter dans mon lit afin de lui souhaiter une bonne nuit,
recevoir une réponse à ça, et fermer mes yeux. Mais d'abord, j'eus envie de
contempler le ciel, j'aime bien le regarder, lui et ses étoiles lorsqu'elles
sont présentes. Du coin de l'œil, j'aperçus une silhouette, mon regard se tourna
de façon vive en direction du lampadaire. Mh ? Une aura sombre qui disparu tel
de la fumée. J'me dis que là j'suis vraiment crevé. Bonne nuit chérie, à demain.
Elle me répondit de la même façon. Ce qui fait toujours plaisir, aller hop ! Au
dodo !
Argh... J'ai eu du mal à dormir. Bof, pas grave. Je me disais
que la journée de cours qui m'attendais allait être plutôt pas mal, juste pour
le fait que ce midi là, on avait un trou de 3 heures pour manger, et aller se
poser quelque part ou faire un tour en ville, surtout qu'avec les potes, on
oublie pas mal de problèmes.
C'était justement comme prévu, alala j'me
lasserais pas de délirer avec ces types, mis à part quelques gars de la classe
que j'aime pas, je m'entend bien avec la plupart. Mais on est surtout un petit
groupe à être plus proches.
Le soir même, à la fin des cours, ma copine qui
avait finie plus tôt m'avait attendue devant mon lycée. J'étais content de la
voir, et je lui ai raconté ce que j'avais cru voir la veille. Elle me répondit
juste que je devrais pas me faire ce genre de soucis et que tout était dû à la
fatigue que j'accumule. C'est pas faux ça... Mais bon.
6h30, l'heure pour nous
de se séparer et de rentrer chez nous. Je lui dis au revoir, chacun partait de
son côté, du mien un ami passait par là, on a fait la route ensemble. Je
profitais de cet instant pour lui dire à lui aussi ce qui s'est passé cette nuit
là. Il m'a dit que je devais être fou. Ouais... je pense aussi.
Passons les
détails de la soirée, et allons directement à la nuit.
Pour être certain que
tout ça n'était que mon imagination, je me suis remis sur mon appui de fenêtre,
à observer. Et là, je revois du coin de l'œil cette silhouette, sauf que cette
fois je tourne mon regard tout doucement... Elle ne disparaît pas, je suis
effrayé, deux yeux me fixent, deux orifices brillants un peu cachés par une
chevelure sombre, une espèce de longue robe au teint vert-gris, sale, je
n'aperçois pas ses pieds, pas même ses jambes. Ses bras, aux mains griffues,
sont le long de son corps. J'entends comme des chuchotements. Elle est là, sous
le lampadaire, éclairée par la lumière orange qui rendait l'instant vraiment
effrayant. Je suis sévèrement fatigué où quoi ?! Je me jette sous ma couverture,
et m'endors...
Le lendemain matin, je me souviens que je n'avais pas réussi à
vraiment dormir correctement, je me sentais... Comme en présence de quelqu'un,
tout près. J'ai eu très chaud aussi, comme si une ambiance oppressante régnait
dans ma chambre. J'étais juste pressé que la nuit en finisse.
Il était 6h
du matin quand je me décida à me lever, exténué, mais j'avais peur de descendre
en pleine nuit, peur que quelque chose m'attendrait en bas. J'ai déjà ressenti
cette peur, mais pas aussi fort, là c'est comme si mes pires peurs devenaient
réelles.
La journée se passe plus ou moins normalement, mes amis m'avaient
demandés pourquoi j'avais cette mine. Il est vrai qu'à midi, en me regardant
dans un miroir dans les toilettes du lycée, j'avais l'air pâle, des cernes
profondes qui résultaient de mon sommeil trop perturbé.
Ma copine aussi n'a
cessée de me questionner, j'avais beau lui dire que j'avais vraiment vu
quelqu'un, elle ne me crut qu'à moitié, mais elle avait peur elle aussi, car
elle sait que je ne consomme absolument rien, et que je n'ai aucun
troubles.
Je m'étais préparé cette fois, car je savais que cette entité
allait revenir. Mon corps, mon cœur, mon âme, tout en moi était pétrifié par la
peur, l'angoisse. Ma poitrine était lourde, lourde et resserrée. Cette sensation
là, je ne l'oublierais que quand mes jours seront finis, et encore...
En
attendant la nuit, j'alternais entre mon téléphone portable, et aussi ma bonne
vieille GameBoy Advance SP, sur laquelle je jouais fièrement à mes jeux Pokémon.
Ça m'a fait un peu de bien. Mais ce n'était qu'éphémère.
Je monte, sans être
changé, j'étais resté habillé, au cas où.
Plus je m'approchai de ma fenêtre,
plus mon pas se ralentissait, et mon rythme cardiaque lui, accélérait. Putain...
J'y suis, allez, j'ouvre les yeux, et elle est là... Toujours en train de me
fixer... Toujours les même chuchotements... Mais plus clairs cette fois, je referme
mes yeux pour me concentrer. C'est comme si elle me suppliait de venir, je
ressentais la mort à travers ces mots. Mais je n'ai pu qu'y aller, seul, armé de
mon courage, du moins... Ce qu'il en reste.
Je descends les escaliers, ils ne
grincent pas, et je n'entends personne ronfler. Ou alors sont-ce juste les voix
dans ma tête, au passage qui étaient quasiment inaudibles, qui couvraient tout
les bruits aux alentours ? Une fois en bas, je me dirige vers ma cuisine pour
sortir, je ne me couvre pas, j'ai bien trop chaud à cause de l'angoisse. Mon
chien était là, couché, sauf qu'il avait l'air recroquevillé, comme s'il sentait
quelque chose, je m'agenouille, le caresse, il gémit. J'ai pas l'habitude qu'il
soit ainsi... Une chose de plus pour rendre l'atmosphère plus étrange.
Je tends
la main vers la poignée de porte, je ne sais pas l'avancer davantage. Je regarde
par la fenêtre de la porte, je vois l'allée de ma cour, vide, sombre. De là je
ne vois pas la zone du lampadaire. Dans un élan j'ouvris la porte, puis la
referma derrière moi. Une fois le seuil franchi, il y avait comme un son sourd,
ou alors très bas dans les graves. Ma tête, j'avais mal. Je fixe le portail en
face de moi, sans me soucier de ce qui se passait à ma gauche, je ne voulais pas
voir pour l'instant. Les voix toujours présentes me suffisent, elles deviennent
de plus en plus claires. '' Viens... ''
Bon dieu, mon pas est lourd, mais je me
dirige quand même jusqu'à la poignée du portail, le déverrouille, puis tourne
doucement la poignée, qui ne produit aucun son. Je me retourne, à ma gauche,
elle est là. Là... Là tout près... Tout à coup, arrive un orage, un orage seul,
juste des éclairs et des grondements sourds. Une larme coula le long de ma joue
lorsqu'un éclair illumina la face horrifiée de ce qui pouvait ressembler à une
fille, ses yeux inspirent la mort. Sur le coup, ma peur ne pouvait pas aller
plus loin, j'étais déjà terrifié.
Elle ne bougea pas un moment, moi non plus,
je suis là, pétrifié. Puis elle s'approche lentement, je n'ose pas bouger. Elle
me chuchote de rester calme. Je ne regarda que le bas de son corps, ses jambes
étant... Absentes. Elle est désormais à ma droite. Oh mon dieu... Elle parla d'un
ton froid, « Viens, je veux juste m'amuser, viens voir ce que je veux que tu
vois... »
Elle ria doucement, sadiquement. C'était comme si je n'avais plus un
contrôle total sur moi-même. Je la suis, nous remontons la rue, je la sens
flotter à côté de moi, me demandant à quoi j'avais à faire, un spectre ? Un
fantôme ?..
Nous arrivons en face de l'endroit où je jouais avec mes amis
dans le passé. Merde, des cris ? Des plaintes ? Je reconnais les voix ...
Ce
sont eux, ceux avec qui j'étais présent des années en arrière. Tout ce que je
voulais, c'était faire demi-tour. Mais elle m'en empêcha, j'étais prisonnier,
nous approchons de l'espèce de descente, bon dieu de merde ... Sur la terre gît un
bras, il semble avoir été arraché, comme si quelqu'un avait tiré dessus pour
l'extraire du corps, j'avais des nausées, mais le pire était à venir.
Du haut
d'où je me trouvais, je voyais des membres dissimulés, des corps mutilés, tout
était éparpillé. La fille à mes côtés souriait, ses mains tremblaient comme si
elle était en manque de quelque chose. Je ne saurais vous dire les sentiments
que j'éprouvais à ce moment là. Ça dépassait l'horreur ou l'état de choc.
Je
ne pensais qu'à une chose, mourir, cesser ce spectacle atroce. Mais je ne
pouvais pas, j'avais beau me dire que tout cela n'était qu'un cauchemar, ce
n'était pas vrai. J'aperçus un corps ramper à mes pieds, je le regarde.
Et
là, horreur ! C'est l'un de mes amis d'enfance ! NON ! Ses jambes avaient l'air
d'être coupés à la hache, on s'était défoulé dessus, il perdait son sang en
grosse quantité. Son corps et sa tête aussi étaient recouverts de balafres,
après une soudaine réalisation, je me suis mis à crier, crier comme je ne
l'aurais jamais fais, je pleurais toutes les larmes de mon corps en remarquant
que d'autres de mes amis étaient victimes d'un fou furieux.
« Ahahahahaaaaa
!... C'était tellement amusant tu sais ! Tu aurais du voir leur tête quand je
leur ai désassemblée le corps ! Les entendre hurler de douleur quand je brisais
leurs os ! Kekeke ! »
C'était elle, c'était elle qui était responsable de
tout ce massacre. Son rire sadique me perça les tympans, et me fit perdre
l'équilibre, j'essayai de me sauver à plat ventre. Je ne pouvais que faire ça,
j'étais paralysé, d'un coup net, toutes les images des corps défilèrent dans ma
tête, je vis tout dans les détails, je vomi mes tripes par dégout. Pourquoi ça
ne s'arrêtait pas ? POURQUOI ?!
J'ai réussi à me lever, je ne pensais qu'à me
sauver très loin. Je pris mes jambes à mon cou et courra aussi vite que je le
pouvais, laissant derrière moi la fille qui riait toujours de ses actes
inhumains, et la scène morbide dont j'étais témoin.
La grande route était
déserte, pas de voitures qui passaient, ni même garées. Alors que des gens
habitent ici et leur voitures sont tout le temps présentes ! Là se trouvent les
même lampadaire que dans ma rue, un seul éclairait. Je me dirigea vers ce
dernier, au loin, à travers une brume qui commençait à tomber, je vis une
silhouette, mais pas comme celle de la fille. Celle-ci aussi flottait mais elle
avait des jambes.
Je couru aussi vite que je le pouvais, chose que je
n'aurais pas du faire. Une personne était pendue à ce lampadaire. Une personne
qui m'était proche... On lui avait griffés les yeux, et on pouvait voir les globes
oculaires hors de leurs orbites, ils pendaient par un nerf. Je ne pouvais plus
crier, plus pleurer. J'étais vide, j'étais dans un état d'inconscience en
quelques sortes. Les évènements précédents m'ayant trop marqués, plus rien ne
pouvait empirer mon était d'esprit désormais.
J'utilisai mes dernières
forces pour courir vers ma maison, où je pourrais peut-être avoir un minimum de
sécurité. Une lumière était face à moi, elle avançait en même temps, à la même
allure, dans la même direction, mais était toujours fasse à moi. On dit toujours
qu'il y a une lumière dans les ténèbres, qui représente une lueur
d'espoir.
Une fois au milieu du chemin, la fille m'attendait, je m'approche
d'elle en l'implorant de me dire ce qu'il se passe. Elle ria puis me répondit
d'une voix étrangement douce ;
« Kekeke... J'espère que tu as apprécié ce doux
moment, tu sais, j'ai mis beaucoup de temps à torturer tes si précieux amis...
Kekeke... J'espère aussi que tu te souviendras de ça, car vois-tu, tout cela était
aux frontières du réel et de l'irréel. Je voulais m'amuser, mais tu m'ennuie
désormais. Tu n'as plus qu'à te r- »
On m'avait frappé à la tête. Lorsque je
me réveilla, j'étais à l'hôpital. Mes parents, mon frère, ma petite amie,
étaient présent. Tous à mes côtés. J'avais beau les questionner, ils ne
voulaient pas me dire ce qu'il s'était passé exactement, je ne l'ai jamais su,
et je ne le saurais jamais. Tant mieux.
Pour une raison inconnue, je devais
rester à l'hosto deux à trois jours. Heureusement que ma copine restait avec moi
pendant la plupart du temps, et elle dormait avec moi. Bon sang... Je me suis
senti si bien, j'étais si rassuré, mais j'avais encore peur, j'étais encore
dégoûté. C'est pas grave. Je me disais que rien ne s'était passé. Hormis la
bosse que j'ai à l'arrière du crâne, mais qui sait ? Je me suis peut-être cogné
de moi-même ?
La deuxième nuit je me réveilla aux alentours de 2 heures du
matin, ma perfusion me gênait beaucoup, en tournant ma tête, il y avait cette
grande fenêtre. Je ne crû pas ce que je pouvais voir, sa tête était là, elle me
souriait, oh non pitié... Il ne faut pas que ça recommence !
Sans prévenir,
elle disparue pour de bon. J'ai eu du mal à parler pour réveiller Laura. Une
fois fait, elle appela une infirmière qui a arrangée ma perfusion, Laura s'était
rendormie net. L'infirmière sortie de la chambre, et en fermant la porte, elle
me sourit de la même façon que le faisait la petite fille. Je me mis à oublier
cet instant, et retrouva le sommeil.
Lors de ma sortie, il n'y avait plus la
présence de cette infirmière. Bof, pas grave, je suis loin de cet endroit
désormais.
Et là, me voilà entrain de raconter ça. Me voilà à ne pas
savoir quoi faire. Je veux vivre, mais pas dans la peur. Je vais sans doute
suivre un traitement. Espérons que tout aille pour le mieux. Et faire en sorte
d'oublier cette fameuse nuit...